Depuis que la décision est prise de faire des articles sur les costumes de l’Atelier, le suspens dure et j’entends les chuchotements quand je passe le long des portants…

– C’est de moi qu’elle va parler en premier

– Non, moi je suis son préféré

-Mais moi, j’en aurai des choses à dire, je suis là depuis tellement longtemps

– C’est moi le plus impressionnant

– et moi je suis le dernier fabriqué

Et puis il y a les petites voix étouffées, des souffles, des soupirs…

– Je suis sûr qu’on m’a oublié, ça fait tellement longtemps que je ne suis pas sorti de mes rayons

– moi, je suis trop vieux pour qu’on parle de moi

– et moi trop insignifiant, fait un peu à la va-vite entre deux autres plus beaux, plus importants, plus… tout

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C’est trop dur de choisir… n’en froisser aucun… ne pas éveiller les convoitises, les jalousies…. L’atelier est si paisible, la cohabitation si pacifique… Dans les rayonnages, le grand méchant loup est rangé sagement à côté du petit cochon, Cléopâtre entre César et Antoine,et Davy Crokett à coté de Sitting Bull… Le Père Noël se repose de son unique journée de travail,  Elvis fredonne Love me Tender à Marylin et BB. Sissi, Scarlett et l’Impératrice Eugénie comparent leurs toilettes, La Goulue retrousse ses jupons, Blanche Neige et Cendrillon font de l’oeil au Prince Charmant qui lorgne sans vergogne les formes de Cat Women

Quelle idée, ça va mettre l’Atelier sens dessus dessous….

Mon regard s’arrête sur un ancien prospectus remonté à la surface d’un tiroir …. Tiens pourquoi pas celui-là… Il n’est plus ici, parti pour d’autres horizons après 25 ans de bons et loyaux services…. Il a même un moment illustré l’enseigne de l’Atelier.

J’avais trouvé les tissus chez Bouchara, là où maintenant il y a Eurodif : un broché de soie écrue et fils métalliques dorés et une mousseline de soie  à petits rectangle de satin de soie écrus , ton sur ton, bordés d’une fine ligne dorée…. Ah, le doux bruissement de la soie… Sa première sortie fut pour le nouvel an 81, nuit durant laquelle Strasbourg devint une patinoire…. Je me souviens du tête à queue de la 4 L….

Que de fois fut-il loué pour des mariages ou des soirées !…. Et c’est ma petite soeur qui le porte sur la photo que j’ai retirée du catalogue….

Inspiré d’une robe de Paul Poiret, à la fois, simple et élégant, raffiné et sensuel....  Et ma p’tite soeur BB le porte si bien…

Et voilà, ressortie pour vous de ma malle aux souvenirs celle qu’on appela simplement la robe écrue, d’ailleurs, aucune autre n’a encore pris son nom.

charleston écrue, photo fétiche

A bientôt avec un autre costume

 

 

 

 

 

 

 

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