Qu’ont en commun deux impératrices, une reine impératrice des Indes et une héroïne de roman ?

Nous avoir fait rêver avec leurs robes à crinoline et leurs amours romanesques….

C’est souvent par la série de Sissi avec Romy Schneider et par Autant en emporte le vent que l’on aborde le temps des crinolines… On s’y plonge ensuite avec le Guépard de Visconti  ou les descriptions ciselées  d’Émile Zola dans la Curée détaillant les dépenses en toilettes de Renée Saccard menant grand train dans le Paris du Second Empire… Et l’on découvre un jour, au détour d’un livre d’histoire, la reine Victoria et l’impératrice Eugénie… avec toujours en fond de toile le bruissement des jupes en soie sur les crinolines....

gravure crinolineCar ces superpositions de jupons et ces jolies cages en acier (inconfortables certes)  ont conquis le monde, dans le sillage des guerres, alliances et colonisations  …. On retrouve la crinoline à la cour de Russie (on replonge dans les amours de Katia et du Tsar Alexandre II),   au Brésil à la cour de Marie-Amélie jusqu’au fond de l’Amazonie, à Manaus dans la fièvre du caoutchouc, ou  à la cour du Siam avec Anna Leonovens préceptrice des enfants royaux (voir le film Le roi et moi)….

La crinoline a gardé dans les plis de ses volants  les rêves de nos cœurs de midinettes et c’est encore à elle que fait référence la forme de certaines robes de mariées contemporaines….

 

 

Qui est qui ?

La Reine Victoria Portrait de Winterhalter en 1842
La reine Victoria
Portrait de Winterhalter en 1842
Impératrice eugénie Portrait Dubufe
L’impératrice Eugénie
Portrait Dubufe

Victoria, Eugénie et Elisabeth :

Trois jeunes femmes appelées soit par leur naissance, soit par leur union à être au cœur des grands changements que connut l’Europe au XIX ème siècle. Trois empires qui s’opposèrent ou s’allièrent… Victoria régnera jusqu’à la fin de ses jours, Eugénie accompagnera son époux dans la gloire, dans la défaite et l’exil, Elisabeth fuira Vienne et les obligations de la cour… Trois destins et pour chacune le noir du deuil durant une bonne partie de leur existence…

 

 

Elisabeth d'Autriche Portrait Winterhalter en 1865
Elisabeth d’Autriche
Portrait Winterhalter en 1865
Portrait de Scarlett présent dans le film dans la maison d'Atlanta
Portrait de Scarlett présent dans le film        dans la maison d’Atlanta

 

 

Quant à la quatrième, Scarlett, elle traversera aussi, à sa façon et sous la plume de Margaret Mitchell, les bourrasques de la guerre de Sécession et de son cœur.

 

Victoria

La Reine victoria, le Prince Albert et leurs enfants Peinture Winterhalter en 1846
La Reine Victoria, le Prince Albert et leurs enfants
Peinture Winterhalter en 1846

Née en 1819, c’est l’aînée de nos héroïnes. Elle devient reine d’Angleterre à l’âge de 18 ans, et ses 64 ans de règne mèneront la monarchie anglaise à la tête d’un empire étendu sur le quart de la planète.
Mais bien sûr, ce qui nous intéresse ici, c’est l’histoire d’amour entre Victoria et le prince Albert… Victoria eut la chance d’être éprise de son mari, ce qui était loin d’être le lot commun des souverains dont les alliances étaient plus souvent raison d’état qu’élan du cœur.  Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants (la fin des contes de fée viendrait-elle de là ?)….

21 ans de bonheur conjugal sous le règne de la crinoline…..  En décembre 1861, Albert meurt brutalement d’une grave et soudaine maladie. Elle portera encore 43 ans le noir du deuil. De quoi donner  une image sage et sombre de l’époque Victorienne .

Eugénie de Montijo

Eugénie portant son fils Louis Napoléon, par Franz Xaver Winterhalter
Eugénie portant son fils Louis-Napoléon,
par Franz Xaver Winterhalter

 

Née en 1826, issue de la noblesse espagnole, elle rencontre en 1850 le prince Louis-Napoléon alors qu’il est président de la république. Elle l’épousera empereur et amoureux en 1853. Elle a 27 ans. Une union de 20 ans avec un mari galant à frasques notoires qui lui donnera néanmoins un fils.

Avide de distractions, elle aime à se parer lors de fêtes somptueuses qui marquent l’éclat du Second Empire, mais elle se sert aussi de son influence pour faire avancer la cause des idées féministes et permettre l’accès des femmes aux études supérieures.

Dès 1855, Eugénie et Victoria se lient d’une profonde amitié qui durera toute leur vie.

Après avoir été une des plus belles femmes d’Europe, brillant par ses toilettes, ses fêtes,  et après avoir été l’ambassadrice de la mode, des arts, elle perdra tout avec la chute du Second Empire : la France, son époux et, 6 ans plus tard, son fils unique tué à 23 ans dans la guerre contre les Zoulous…. Il lui restera à elle aussi près de 40 ans à vivre, discrète et exilée en Angleterre, et c’est oubliée des français qu’elle s’éteindra en Espagne en 1920 …

 

Elisabeth d’Autriche ou Sissi

 

Couronnement d'Elisabeth_1867Née en 1837, elle épouse à 17 ans son cousin et devient impératrice d’Autriche puis reine de Hongrie… Si son mari l’adore, il est souvent absent, et elle supporte mal l’étiquette pesante de la cour à Vienne.

Souvent malade, rechignant à remplir ses devoirs de représentation, elle fera de nombreux séjours à l’étranger, notamment à Madère et en Hongrie, qu’elle adore, s’éloignant de plus en plus de François-Joseph, de Vienne et de l’Autriche.

Elle attache beaucoup d’importance et de temps à la beauté, au corps  et à l’entretien de sa jeunesse.  suit des régimes draconiens et pratique le sport de façon intensive. C’est une cavalière remarquable. Mère de trois filles et d’un garçon Rodolphe, disparu dramatiquement à Mayerling.  elle sera assassinée en 1898 à Genève à l’âge de 60 ans.

 

 

Scarlett O’Hara

Scarlett, la robe verte en velours
Scarlett portant la robe verte en velours

Margaret Mitchell fait naître Scarlett O’Hara en 1845 dans l’état de Géorgie au sud des États-Unis d’Amérique. L’action du roman se déroule sur 12 ans, entre les 16 ans et les 28 ans de la sulfureuse et pétillante Scarlett, qui sans rien comprendre aux autres ni  se comprendre elle-même, survivra à la Guerre de Sécession, à la perte de deux maris, à la dévastation de sa terre natale, à la mort de son troisième enfant et au départ de son troisième mari….

Sous les traits de Vivien Leight, ne nous a-t-elle pas fait rêver et palpiter avec son célèbre “Taratata”, sa robe de velours verte confectionnée dans les rideaux du salon, ses caprices de femme-enfant, son courage et sa persévérance devant l’adversité, tiraillée entre les vieux codes sudistes de son enfance et la nécessité de lutter pour sortir du chaos….

La fin du roman, malgré le départ de Rhett laisse suffisamment d’ouverture pour rêver des futurs possibles.

Des femmes en noir

La fin des crinolines coïncide avec la fin de leur jeunesse, de leur éclat et de leur bonheur… Sauf peut-être pour Scarlett, la plus jeune d’entre-elles qui, à 28 ans, peut encore espérer un avenir. Mais tout est possible dans les romans et dans les rêves…

la reine Victoria
la reine Victoria
L'impératrice Eugénie 1880
L’impératrice Eugénie 1880
Elisabeth d'Autriche
Elisabeth d’Autriche
Scarlett, veuve mais joyeuse, avec la vie devant elle
Scarlett, veuve mais joyeuse, avec la vie devant elle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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